Du 15 au 18 décembre prochain se tiendra la dixième Conférence ministérielle à Nairobi, au Kenya. Bien que le premier pays africain à accéder au GATT fût l’Afrique du Sud le 13 juillet 1948, il s’agit de la première Conférence ministérielle sur le continent africain de l’histoire de l’OMC. Estimant recevoir 5 000 personnes, le gouvernement kenyan a investi 800 millions de shillings (un peu plus de 10 millions de dollars canadiens) pour la planification et les infrastructures.
La Conférence ministérielle est l’ultime organe décisionnel au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Elle comprend tous les pays membres et se teint une fois tous les deux ans. La dernière Conférence ministérielle avait eu lieu à Bali du 3 au 7 décembre 2013. À la fin de la conférence, les ministres avaient adopté le « paquet de Bali », comprenant la Déclaration Ministérielle, par laquelle ils s’étaient engagés principalement à favoriser le développement des pays les moins favorisés et leur offrir plus d’options pour assurer leur sécurité alimentaire.
Le 8 octobre dernier, M. Azevêdo avait identifié trois sujets pour lesquels une entente était probable : le développement des pays les moins avancés, les politiques d’exportation en agriculture et la transparence. Les États membres de l’Union Africaine et les États membres du Groupe ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique) avaient déjà exprimé leur souhait d’obtenir des résultats concrets sur les thèmes de l’agriculture et des pays les moins avancés.
Les négociations sur le Cycle de Doha étant dans l’impasse, certains remettent en question la pertinence d’en venir à un consensus sur les trois piliers du cycle : l’agriculture, les produits industriels et les services. Les États-Unis, l’Union européenne, le Japon et d’autres pays développés ou en voie de développement proposent ainsi de réduire l’étendue des négociations aux thèmes qui ont des chances raisonnables de trouver un consensus. Or, d’autres seraient bien déçus d’une telle approche, qui écarterait fort probablement le dossier de l’agriculture, et cherchent plutôt une entente globale. Chose certaine, les États-Unis et le Japon se sont assuré une place confortable à la table des négociations, ne craignant pas les conséquences d’un échec selon certains en raison de leur plus récent accord bilatéral : le Partenariat Trans pacifique (PTP).
Pour M. Azevêdo, les trois thèmes mentionnés ci-haut pour lesquels une entente est probable auraient d’importantes répercussions économiques à l’échelle mondiale, mais particulièrement pour l’Afrique, qui pourrait sortir grande gagnante de cette conférence. La plus récente conclusion du PTP démontre que les ministres doivent conclure une entente, alors que le multilatéralisme se trouve menacé par la prolifération constante de ces accords préférentiels. Les plus pessimistes iront même jusqu’à dire que si la Conférence ministérielle s’avère un échec, il pourrait bien s’agir de la dernière réunion de l’organe, qui signerait l’arrêt de mort du cycle de Doha.
Par Émile Lajoie
Étudiant au J.D., programme de Common Law nord-américaine
Ce contenu a été mis à jour le 26 octobre 2016 à 1 h 58 min.
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